Les personnalités énigmatiques

statut

Il y a, à certains moments, en face de certaines personnes, cette petite voix au fond de moi qui dit

« Il y a quelques choses que je ne comprends pas »

non pas sur le fond, non pas intellectuellement, mais bien au-delà de cela sur la personnalité de la personne. Cela peut susciter chez moi une admiration outre mesure ou au contraire un sentiment de danger.
C’est ce que, dans mon jargon coach, je nomme : les personnes non lisibles.

Et je le sais quand je ne suis pas en mesure de me synchroniser avec elle. Ou que la seule synchronisation que je puisse faire est un état d’inconfort lié à de profondes ambivalences.
La compétence la plus importante de mon métier de coach est de ne pas mettre d’étiquettes ou d’à priori sur les hommes et les femmes qui viennent à ma rencontre.
Pour sortir du jugement, je me mets en mode « chercheuse » : Je cherche quelques clefs pour comprendre la manière dont les personnes construisent leur modèle du monde.
Voilà concrètement un florilège de cette recherche :
Quand je rencontre quelqu’un, je l’observe attentivement pour savoir si elle est plutôt cérébrale, conceptuelle ou pragmatique. Plutôt dans une recherche de consensus ou dans la provocation. Plutôt globale ou spécifique. Plutôt tournée vers le passé, le présent ou le futur.
Quand je l’écoute me parler, je vérifie si elle préfère avoir d’abord des informations, des sensations, des relations…si elle est sensible à l’esthétique, à la résolution de problèmes  complexes et abstraits.
Quand elle me parle de ce qui ne va pas, j’identifie si elle est plutôt en recherche de solutions ou en évitement de problèmes, centrée sur elle ou sur les autres et si elle est dans une posture pro active ou victimisatrice ?
Souvent je vérifie que nous sommes tous faits de multiples paradoxes. Rien n’est binaire, tout est complexe et c’est une vraie joie de découvrir, combien la nature humaine est faite d’un terreau tellement riche que l’on peut être la chose et son contraire.
Mais, au-delà du paradoxe, quand je n’arrive pas du tout à avoir des réponses à mes recherches, quand je suis dans un flou inconfortable,

alors une petite voix au fond de moi me dit « Il y a un masque »

Le masque sert soit à se protéger soit à avancer caché.

Au fil des années et de l’expérience, je sais maintenant que le masque est la conséquence d’une personnalité construite sur un mode de comparaison et sur un mode d’amour conditionnel basé sur les récompenses et les punitions.
Mon travail de coach est de dire à l’autre ce qui se passe alors au fond de moi, d’émettre des hypothèses pour que la personne petit à petit fasse tomber le masque.
Quand le masque est là, c’est que la personne est dans une logique de se plaire ou de plaire aux autres et mon travail est alors de l’accompagner pour ne  plus chercher à plaire, mais à aimer (s’aimer soi-même pour aimer les autres)
Entre plaire et aimer, il y a un gap énorme : Celui de passer du factice à la vérité.
Alors mon job de coach est d’aimer les personnes non lisibles afin qu’elles puissent, si elles le souhaitent, aller vers une plus grande acceptation d’elles- même pour avancer libre et en vérité.

Isabelle Flye Sainte Marie

le 25 octobre 2016

Troubles Obsessionnels Compulsifs et Hypnose Ericksonienne

Les personnes souffrantes de TOC me racontent dans les détails les rites qu’ils posent au quotidien de leurs journées.

Ils me disent qu’au moment exact du TOC, une partie d’eux ne peut pas résister à poser des actes répétés et très spécifiques dans leur chronologie et dans leur déroulement. Ces actes, peuvent pour certains, être accompagnés de mots ou de phrases qu’ils se répètent à l’intérieur. Tout en posant ces rites, une autre partie d’eux-mêmes sait exactement que c’est irrationnel et que cela a des conséquences négatives pour eux et pour leur entourage.
Ces deux parties en eux, en totale opposition, les mettent dans un jugement négatif d’eux même renforcent le stress et le cercle vicieux est installé.
Ils arrivent vers moi après avoir essayé des traitements divers : Des traitements médicamenteux et psycho thérapeutiques qui soulagent les angoisses qui essayent de trouver la cause de tout cela et qui rééduquent par les thérapies cognitives et comportementales.
Ils viennent, en général, sans très bien savoir ce que l’hypnose va pouvoir leur apporter et souvent par dépits quand les troubles sont trop envahissants dans leur vie.
Quand je parle avec eux, je m’aperçois que ce sont des personnes qui sont dans l’hyper contrôle, souvent d’une intelligence rationnelle importante renforcée par un sur contrôle émotionnel.
Comme si le TOC était leur seule soupape de lâcher-prise.
–« La seule chose dans ma vie que je ne peux pas contrôler ».
Lors de la première rencontre avec moi, ils prennent conscience, souvent pour la première fois, que leurs TOC ont une fonction positive pour eux qui est très importante : Se permettre le lâcher-prise !
Et quand ils goutent à l’hypnose, les premiers bienfaits sont les bienfaits du lâcher-prise : Cette libération intérieure qui laisse couler les émotions.
J’entends des commentaires comme « Depuis la dernière séance, je suis dans un détachement serein et cela dure »
Les TOC sont là comme des bouées pour surnager, une protection très importante. Il est impossible et non écologique pour eux de les quitter tant qu’ils ne savent pas nager confortablement dans le lâcher prise et dans la confiance.
Les TOCS sont comme un thermomètre émotionnel intérieur qui se manifeste pour qu’ils écoutent les messages à entendre et pour qu’ils trouvent en eux leurs réponses aux besoins de ces messages.

alors l’hypnose est une voie possible . une voie vers plus de confort et de sérénité .

Isabelle Flye Sainte Marie
Octobre 2016

La dissociation en psychologie

IMG_0284carre

 

« Je viens vous voir parce que je ne ressens rien .j’ai quelque fois l’impression d’être froid comme un glaçon et d’être étranger éloigné de moi-même, de ce qui se passe et de ce que les personnes que je côtoie éprouvent.

J’aimerai vraiment montrer aux autres la chaleur et l’empathie qu’il y a en moi et qui ne parait pas. Par ce qu’au fond je sais que je suis hyper sensible.

Ce masque me colle à la peau et m’éloigne des autres. »

La dissociation est comme un mur entre la personne et ses émotions. Elle permet d’avoir la capacité de prendre du recul, de regarder les choses comme si l’on n’était pas concerné, comme si l’on était  spectateur et  témoin impartial de sa propre vie.

La dissociation est une faculté offerte par notre cerveau qui  peut être très utile dans certains cas. Cela me permet de réfléchir en même temps que les choses se passent et cela permet aussi de garder son sang-froid quand on traverse des difficultés.

La dissociation est une stratégie de protection qui peut se mettre en place à la suite de traumatismes.. Des traumatismes où l’on n’a pas su, ou, pas pu, à l’époque, trouver d’autres options que de s’éloigner de soi même pour ne pas trop souffrir. Et quand cela s’enkyste, que cela devient alors une stratégie habituelle, on vit sa vie à côté de soi sans avoir accès aux émotions.

Cela ne veut pas dire que les émotions ne sont pas là. Au contraire ! La dissociation est souvent fréquente chez des personnes ultra-sensibles qui ont une acuité intuitive, créative énorme et qui disent pleurer devant un film ou éprouver des émotions intenses devant un tableau ou en écoutant la musique sans rien y comprendre.

Alors sous hypnose, l’on peut apprendre le chemin qui passe de la dissociation à l’association. Pour cela il faut revivre les évènements traumatiques du passé en se donnant des options différentes.

La séance d’hypnose est un moment suffisamment sécure pour que cela puisse se faire simplement et facilement.

 

………..Et la sensation de vivre à nouveau ……Complètement et profondément….  Vient…alors ………..d’un seul coup d’un seul…………

 

Et ce matin … si j’osais…

Sans titre

 

Et ce matin…

si j’osais dire non,

si j’osais déplaire,

si j’osais me lancer,

si j’osais résister,

si j’osais aller jusqu’au bout de mes rêves,

si j’osais me montrer fragile,

si j’osais quitter la plainte,

Et ce matin , si j’osais …Ecouter ce tout petit frémissement au fond de moi qui me fait quitter la peur …

Alors …Je pourrais  ressentir le souffle  intérieur … qui  se propage , gagne …et  gagne et prend toute la place …

Alors … à l’intérieur … Tout au fond de moi , je  frissonne de la joie de la liberté.

Isabelle Flye Sainte Marie
Septembre 2016
Sculpture : Freedom de Zenos Frudakis Philadelphia Pennsylvanie