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Le cadre en coaching est la source de la liberté.

Le cadre en coaching est quelque chose de tout simple :
1) Déterminer un objectif pour l’accompagnement, un objectif précis et concret.
2) Se mettre d’accord sur le nombre de séance, le lieu et la durée des rencontres, le tarif.

Ce cadre permet alors pour le coach comme pour le coaché une totale liberté, une totale connivence et une totale sécurité.

Grâce à ce cadre, le coach et le coaché savent où ils vont. Le coach sait lui que tous les chemins pour y arriver sont à inventer.

Sans cadre, pas de liberté !
Et sans liberté pas de réussite possible
Quel paradoxe merveilleux !

Isabelle Flye Sainte Marie
27 avril 2015

Faire bonne figure

Notre société de consommation dictée par un marketing farouche nous montre un monde idéal.
La pression sociale en rajoute et il nous faut être conforme aux standards.

Paradoxalement les informations relatent tout autre chose. Les informations relatent la vraie vie. Celle qui est bonne (la nature, les avancées technologiques, l’entraide….) et celle qui relate des choses difficiles 🙁 Le chômage, les inquiétudes d’aujourd’hui, la maladie, les conflits, le deuil ….)

Ce qui fait la différence entre les enfants et les adultes , c’est que les adultes font bonne figure .
Faire bonne figure est un masque qui nous protège dans un premier temps, il nous permet aussi de vivre en société sans polluer les autres avec nos propres problèmes. « Je ne vais pas ennuyer mon épouse avec mes angoisses de chômage », ” je ne vais pas sans cesse dire mes inquiétudes et mes tristesses à mes proches car je veux les préserver de cela” « Je ne vais pas faire mauvaise figure au travail alors même que je viens de recevoir des skudes ou des mauvaises nouvelles »
Petit à petit, en faisant de plus en plus souvent bonne figure , nous nous construisons un personnage : le personnage clean qui passe partout et sur qui tout glisse …. En apparence.

Petit à petit aussi, une petite voix en nous sait que ce masque est faux et nous nous déconnectons alors de notre propre authenticité.
Cette petite voix étouffée alors parle par d’autres moyens : les angoisses, les somatisations, les reproches que je peux me faire à moi-même ou aux autres, l’irritabilité, le stress…toutes les marques de la « sur- adaptation » …

Dans l’intimité des rencontres que je peux avoir avec mes clients, la bonne figure ne tient pas longtemps. Avec une infinie précaution j’aide mes clients à regarder leur réalité toute entière avec ce qu’elle a de terrible et de merveilleux.
Alors quand le masque tombe, ils peuvent se reconnecter avec leurs peurs, leurs tristesses, leurs colères et leurs joies. Ils redeviennent vivants ….
Et quand la vie est là à nouveau tous les possibles arrivent …

Isabelle Flye Sainte Marie
20 avril 2015

le stress

Que ce soit en interne au sein des sociétés où je passe ou que ce soit au cœur des rendez-vous que je peux avoir à mon cabinet, je suis souvent confrontée à la question du stress.

Le stress ou syndrome général d’adaptation est une réponse que notre corps tout entier fait en face d’un changement. Notre cerveau produit alors ce fabuleux stimulant qu’est l’adrénaline. Cela nous permet en cas d’alerte de pouvoir réfléchir à toute vitesse, d’agrandir nos capacités visuelles, d’avoir l’énergie suffisante qu’il faut pour agir immédiatement.
Cette adrénaline est super efficace, dans une phase d’alerte, quand nous faisons face à un danger ou a un gros coup dur. Pour autant, après coup, nous avons le contre coup.

Pour toutes les petites contrariétés de la vie et en particulier celles qui sont liées au travail, nous accumulons de multiples stress qui s’accumulent sans que l’on s’en rende compte. Cela va de la petite contrariété de l’ordinateur en panne en passant par tous les ajustements que l’on doit faire pour vivre ensemble au travail , tous les retards liés à l’organisation , toutes les inquiétudes liées aux résultats , à notre propre performance .

Là encore, notre corps s’adapte, fait face et nous entrons alors dans une phase de résistance. C’est le stress négatif qui puise dans nos ressources intérieures.
Notre corps nous envoie pourtant plein de signes : une fatigue plus importante , un sommeil moins réparateur , des changements dans notre manière de nous alimenter , des comportements un peu plus irritables , des ruminements sur le passé , des films « catastrophes » quand on regarde le futur , des somatisations corporelles comme des maux de tête (cela me prend la tête ) , des maux de dos (j’en ai plein le dos) , des problèmes intestinaux , des problèmes de peaux ( cela me donne un urticaire géant ) …( Toutes les maladies n’ont pas pour origine le stress, mais le stress se pose sur les lieux de notre corps le plus fragile …)

Si nous n’écoutons pas, les micros signes que notre corps nous envoie, l’épuisement nous guette.

Dans le monde professionnel, cela s’appelle le burn-out : pour les personnes victimes du burn out , la capacité intellectuelle reste intacte , mais ils ne savent plus où ils en sont et qui ils sont . Littéralement ils sont « brulés de l’intérieur » et leur épuisement va les obliger à repenser leur vie .

Certaines formes de management (le management par la peur) mènent tranquillement les managers vers ces états d’épuisement, car la pression sur les personnes est très rentable à court terme. Certaines autres organisations mettent en place des politiques d’anticipation des risques psychosociaux.
Je trouve encore plus performant de mesurer l’organisation du bien-être au travail.
Si l’on veut se garder les meilleurs, ceux qui sont prêts à s’engager totalement, avec fidélité et loyauté, c’est un beau moyen pour y parvenir.
Isabelle Flye Sainte Marie
mai 2014

Charles Baudelaire , mon premier enseignant en coaching

Correspondances :

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, IV.

Une partie du métier de coach est de permettre à nos clients de sortir d’un point de vue strictement rationnel et logique pour faire advenir le sens des choses (signification et direction) et ainsi aller à la recherche de ce qui est bon et beau pour soi et pour les autres .

Baudelaire dans ce texte nous ouvre un chemin possible :
Par les perceptions visuelles, auditives, olfactives et tactiles, il nous invite à faire des correspondances horizontales (direction ) et verticales (signification) par toutes sortes d’analogies : Personnifications, métaphores, comparaisons, paradoxes.
Ces synesthésies nous permettent de faire surgir des réalités que l’on ne peut pas percevoir autrement.

La scansion régulière des alexandrins nous indique que ce chemin est un chemin qui nous permet de sortir de la confusion pour aller vers l’harmonie et l’unité.

En relisant ce poème ce matin, je souris à l’idée que sans doute Baudelaire fut mon premier professeur en coaching : Celui qui m’a appris que notre perception par le mental ne nous permettait pas de tout voir et que l’on pouvait rajouter au tout mental , une perception plus fine des choses par le symbolisme.

Février 2014