Blog

Billet d’humeur

 

 

 

Le soleil est encore au rendez-vous sur la France et pourtant beaucoup ont repris le chemin du travail

L’humeur qui est en vous au moment de cette reprise est tout à fait significative de votre état de vie.

Je vous propose de prendre deux ou trois minutes pour faire le point sur votre humeur lors de votre reprise. C’est tellement révélateur de votre état d’être.

Si vous faites partie de ceux qui ont fait le plein de bon temps pendant leurs congés et qui sont  contents de rentrer. Contents de retrouver leur travail et leurs habitudes quotidiennes :

Tous les indicateurs sont aux verts. Les vacances ont porté leurs fruits, vous avez une vie équilibrée entre activité personnelle et professionnelle, une vie enrichissante. Vous êtes à votre juste place professionnelle et le moral est bon. La reprise sera pour vous riche de projets, d’évolutions et de belles rencontres.

Si vous faites partie de ceux qui sont grincheux,  qui soupirent, et qui doivent se dire  « allez, on y va,  courage». Alors vous êtes probablement  dans la nostalgie des vacances et la reprise est synonyme de train-train, d’efforts à refaire et vous vivez cette période comme une période difficile. :

Les indicateurs sont à l’orange. Aujourd’hui vous devez alors vous poser les bonnes questions. À quelle période de ma vie pro suis-je ? Suis-je à la bonne place professionnelle ? Qu’est-ce qui serait envisageable pour moi comme amélioration ? Vers quels désirs la vie m’entraine ? N’est-ce pas le moment d’envisager une évolution, un changement, une formation, une reconversion peut-être ?

 

Si vous faites partie de ceux qui  ne sont bien ni en vacances, ni au travail. C’est alors peut-être le signe d’une problématique plus profonde. Sans doute ne savez-vous plus vous connecter à vos ressources, à vos désirs et toute votre énergie passe dans une résistance à des difficultés.

Alors il faut se poser les bonnes questions : Dans quel cas de figure vous trouvez vous :

Premier cas de figure : cet état d’esprit d’aujourd’hui à une cause réelle et connue dans votre vie pro ou perso. Vous savez la difficulté que vous avez à passer et vous savez aussi comment la traverser. C’est une période difficile, mais vous savez qu’il y aura la fin du tunnel.

Si cela vous ressemble,  les indicateurs sont à l’orange.

Je vous souhaite de trouver les bonnes personnes  qui seront à même de vous aider à  traverser cet épisode difficile et je suis sure que cela vous apportera bien plus que vous ne pouvez  l’imaginer aujourd’hui.

Second cas de figure : votre état d’esprit n’a pas de cause réelle et sérieuse. Votre vie n’est pas enthousiasmante et vous ne traversez pas de périodes plus difficiles que d’habitude. C’est votre énergie qui est au plus bas, vous n’avez pas le gout des choses,  vous soupirez pour un rien, votre niveau d’irritabilité est au plus haut, vous voyez d’abord les évènements comme un souci, un problème, vous portez facilement un jugement négatif sur vous-même, sur les autres, sur la société et pour autant l’idée même du changement de quoi que ce soit ne soit possible.

Si cela vous ressemble, les indicateurs sont aux rouges.

Ces quelques minutes de lecture sont peut-être pour vous l’occasion de vous parler à vous-même  aujourd’hui  et de vous dire : « Bien sur tout dans ma vie ne dépend pas de moi, mais si je regarde bien, il y a quand même beaucoup de choses qui dépendent de moi et  ce qui dépend de moi est toujours une question de choix. »

Je vous souhaite aujourd’hui de puiser dans votre ressource la plus profonde pour avoir l’énergie et le désir  de décrocher votre téléphone pour aller en parler à quelqu’un. Car la vie est précieuse et cela ne vaut pas la peine de la traverser dans cet état d’esprit.

 

Signaux au vert, à l’orange, au rouge. Le soleil brille et la chaleur est là ce matin sur la France pour la reprise.

Bonne rentrée à tous

Chaleureusement

Isabelle Flye Sainte Marie

 

 

 

 

Le cadre de travail est la garantie de la liberté et de l’autonomie des collaborateurs

  Le cadre de travail est ce qui définit les contours d’une mission professionnelle .le premier cadre est le contrat de travail .il répond à tout plein de questions qu’un collaborateur est en droit de se poser : qui est mon employeur, quel est l’intitulé de mon poste, la nature des liens qui me lient avec la société (nature du contrat, lieu et conditions de travail, mission, horaires pour certains, salaires, avantages, liens hiérarchiques)

Ensuite tout au long de ma mission, le cadre de travail est issu du dialogue qui s’instaure au sujet du périmètre de responsabilité de chaque collaborateur.

Qu’est ce qui dépend de moi ?  Qu’est ce qui n’en dépend pas ? Quels sont les objectifs qui me sont fixés ?(en mode management hiérarchique ou management de projets)

 

Le cadre de travail est un garde-fou et c’est aussi paradoxalement un lieu d’autonomie et de liberté.

Sans cadre de travail précis de nombreuses stratégies violentes et mortifères s’installent au sein de l’entreprise.

les jeux de pouvoir : Quand les limites de périmètres sont floues, c’est la porte ouverte à des jeux de pouvoir : ceux qui empiètent sur le territoire de leurs voisins sont ceux qui sont ambitieux, ceux qui se laissent empiéter sont ceux qui n’aiment pas les conflits et qui ne savent pas dire non.

L’épuisement professionnel : Sans objectifs  SMARTE (simples mesurés adaptés réalisables temporisés, écologiques*) la seule manière pour un collaborateur de montrer ses compétences et de sortir du lot est d’en faire toujours plus. Et la demande quantitative prime alors sur une démarche qualitative … Tout le monde fait tout, le fil à couper le beurre est réinventé chaque matin ou des usines à produire des processus se mettent en place.

L’affectif tient lieu de management : les relations de travail ne sont plus basées sur le « faire ensemble » mais sur « l’être ensemble » des jeux claniques peuvent alors se mettre en place : Avec qui se mettre bien ?, qui éviter ? , qui courtiser ? , qui critiquer ? ….

 

Le cadre posé paradoxalement n’évitera pas tout cela totalement mais évitera toutes les dérives mortifères pour les personnes, pour la qualité du travail et in fine pour la société.

Le cadre, en effet permet la libération.

La libération des jeux de pouvoirs, de l’épuisement professionnel, des jeux affectifs .le cadre permet une sécurité ontologique : une sécurité d’être dans sa posture professionnelle.

Quand je reçois une personne en coaching et que j’essaye de lui permettre d’y voir clair, je pose des questions simples et candides

Ces questions touchent au cadre de travail:

Quelle est votre place dans l’organigramme ?

Qui vous fixe des objectifs ?  

Qu’avez-vous comme objectifs ?

 Qui évalue la qualité de votre travail ?

 Comment se déroule ces évaluations ? 

De quoi êtes-vous responsable ?  

Où s’arrête votre responsabilité ?

Quel est votre degré d’autonomie ?

Quelles expertises sont reconnues chez vous ?  

Quelle démarche d’évolution professionnelle vous est proposée ?

Comment proposez-vous des améliorations concrètes ?

 

Dans 60 % des cas en coaching, les personnes ne savent pas très bien répondre à ces questions. Ils partent dans des réponses fumeuses, à 25 tiroirs. En général, en même temps j’ai tous les signaux du mal être au travail qui s’allument et je vois apparaitre alors les stratégies classiques pour faire face : la lutte, la fuite, la victimisation, le désenchantement, la manipulation …

Je mesure cela aussi par des indicateurs tellement parlant : le taux d’absentéisme ou de présentéisme anormal, le turn- over, le nombre de licenciement ou de démission, le nombre d’arrêt maladie pour burn- out ou dépression.

En face de cela je me dis souvent que cela serait si simple. Qu’il faudrait juste remettre le cadre. Que la liberté et l’autonomie serait alors de fait.

Cela m’attriste encore plus,  car je ne vois que très rarement une volonté perverse ou machiavélique.  je suis, juste témoin, spectatrice à regarder  des collaborateurs  et en particulier des dirigeants, la tête dans le guidon, qui n’interrogent plus le cadre. Ils  n’ont plus le temps de méta communiquer, de poser et de faire respecter les modus vivendi interne et externe basés sur un  management égalitaire de  bienveillance et de fermeté.

 

Et vous, qui me lisez, aujourd’hui, que diriez-vous du cadre de votre travail ? Vérifiez-vous que le cadre est source de liberté et d’autonomie ? Osez-vous interroger votre hiérarchie sur ces questions-là ?

 

Je serais heureuse de lire vos commentaires sur ces quelques lignes.

*Écologique : bon pour la société, bon pour la mission, bon pour le client, bon pour le collaborateur ….

Isabelle Flye Sainte Marie

le 19 juin 2017

La bonne distance dans les relations humaines

 

C’est un sujet qui me tient à cœur depuis le début de ma carrière. Peut-être même depuis toujours

C’est une question qui me met au travail, en lecture, en expérimentation pour essayer de comprendre les enjeux des relations humaines.

Être trop prêt, certains disent «  fusionnel »  dans une distance où je ne peux pas vivre loin de l’autre parce que le besoin a remplacé le désir.

Nous avons des peurs et en particulier la peur de la solitude, la peur de l’abandon et les peurs que je peux aussi avoir pour les autres.  Ce sont ces peurs qui nous poussent à créer des liens fusionnels. Quand tu es là, quand j’ai des nouvelles, quand je sais … cela me rassure.

C’est une relation qui fait une boucle de moi à moi. Et l’autre alors n’est qu’un élément de la boucle de moi vers moi.

Cela produit un  « nous » indifférencié et la relation est basée sur une relation qui n’a pas pour visée la Co naissance de l’autre.

La relation fusionnelle part de notre désir profond de prendre l’autre en charge et de prendre aussi du plaisir à être pris en charge. Alors il y a celui qui porte et celui qui est porté. Tout cela est pavé de  bonnes intentions, mais une prise de pouvoir se met en place.

Être trop loin c’est mettre de la distance et la rallonger jusqu’à l’évitement de la relation. C’est une autre stratégie de protection. Cette stratégie est, elle aussi, basée sur la peur. Mais sur la peur de voir se renouveler encore et encore les stratégies de pouvoir et de violence. Alors on souhaite se mettre à l’abri pour ne pas faire mal ou ne pas avoir mal .Dans cette distance psychologique ce sont des murs et des silences qui remplacent les relations.

Il n’y a plus de boucles de relation.

Trop prêt, trop loin … deux côtés du même miroir. Deux façons mortifères de gérer ses angoisses.J’assiste souvent quand les personnes me parlent des relations humaines difficiles pour eux au passage de relations fusionnelles vers des relations distendues ou interrompues:

Pendant des années, leurs  relations étaient basées sur le besoin inconscient de gérer ses angoisses, ses peurs et puis un jour, la fusion est tellement mortifère, que la seule solution pour rester psychologiquement en vie c’est de se séparer . j’ai été témoin de cela dans des vie racontées et vécues ,  en famille, dans les relations de couples, au travail aussi .

Alors il ne s’agit pas de culpabiliser. Cette foutue culpabilité est le lit des peurs, des jugements et qui nous ramène , encore et encore ,vers la fusion ou la séparation.

Dans une relation, on est deux et si la fusion ou la séparation est le besoin de l’autre … cela ne changera pas …

Mais, une autre voie est possible. Une voie vivifiante qui n’est pas possible avec tout le monde, mais qui est si riche qu’elle vaut la peine de s’y essayer ! C’est la voie de la bonne distance.

La bonne distance c’est cette capacité à être séparé et connecté. Elle se voit quand je suis “tout moi” en face de “tout toi” et que l’on se rencontre non pas pour combler un vide ou répondre à un quelconque besoin, mais bien parce qu’il y a le désir réciproque de la rencontre.

Pour être séparé et connecté, encore faut-il être bien avec soi-même. Être tranquille et en paix.

Il faut se connaitre et être en amitié avec soi-même. Être réconcilié avec ses fragilités et savoir tant bien que mal tenir debout tout seul. Regarder ses peurs, non plus comme des obstacles, mais comme des possibles. Et les affronter. Et oser.

C’est aussi avoir en soi la bonne dose d’ego : S’aimer sans se voiler la face. Savoir faire le chemin du cerveau qui analyse, vers le cœur qui ressent pour aller ensuite dans les tripes pour y chercher au plus intime, ses besoins. Apprendre à les exprimer et à écouter ceux de l’autre.

Alors quand ce chemin de croissance intellectuelle, émotionnelle, spirituelle se met en place,  une boucle de rétroaction peut se mettre en place avec l’autre. Je ne vais pas vers toi pour répondre à un de mes besoins, mais parce que je suis connecté à mes désirs les plus profonds.

Je ne suis pas là pour me juger, te juger, ou juger la situation, mais pour gouter le temps partagé comme un lieu vivifiant.

La bonne distance, cela se goute d’abord. C’est le temps présent où chacun arrive avec tout son être et où la relation est suspendue à l’instant partagé. Alors les peurs s’éloignent et la joie prend le dessus.

Il ne faut pas pour cela attendre que l’on soit d’accord sur tout. Cela n’est pas le sujet, il faut juste être d’accord sur une seule chose : le plus important c’est la relation. Une relation ou je peux être moi dans ma vérité, toute entière présente et où tu peux être toi, dans ta vérité, tout entier présent.

J’embrasse affectueusement ceux avec qui j’ai la chance d’être souvent à la bonne distance dans mes relations amicales et familiales. Je salue ceux avec lesquels cela m’arrive aussi dans ma vie professionnelle.

Je sais aussi que mon désir de relations me permettra de rencontrer encore et encore des personnes. Et ensemble, nous serons en vérité.

 

Un petit texte, comme une invitation, pour vous  à regarder ce qu’il en est des relations que vous tissez au quotidien de vos rencontres …Un petit texte aussi pour remercier toutes les personnes qui par leur vie , leur enseignement , leurs livres … m’ont aidé à réfléchir sur cette bonne distance .. Je pense à Carl Rogers , à Marie Balmary , à Anné Linden , à Xavier Emmanuelli …. Et aussi à tous ceux que la vie m’a donné d’accompagner …

Vos peurs ne sont que la face cachée de vos désirs !

juin 2017

 

Peur ou anxiété

 

Manchester ce matin me reconnecte à ces émotions fondamentales.

Ces deux émotions nous entrainent à penser un avenir négatif, un avenir où il y a du danger.

La peur est une émotion concrète focalisée sur un évènement passé ou à venir  qui me donne du souci  à moi dans mon propre quotidien .je vais prendre l’avion et j’ai peur, je passe un examen et j’ai peur, j’attends des résultats d’analyse médicale et j’ai peur. j’ai vécu un traumatisme et j’en garde la trace.

L’anxiété quant à elle n’est pas focalisée sur un évènement précis, elle se place à un autre endroit, à l’imagination de tout ce qui pourrait peut-être arriver. Et si je perdais mon travail, et si mon chemin croisait celui d’un terroriste et si mon mari tombait malade et si mes enfants n’étaient pas heureux …

La peur nous met en alerte dans le corps et dans l’esprit et elle nous permet d’anticiper toutes les stratégies de sécurité bonne pour nous, la fuite, l’attente, le combat.

L’anxiété se nourrit de tout ce qu’il y a eu dans le passé, le nôtre et celui des autres. L’anxiété se nourrit du monde d’aujourd’hui et elle diffuse de manière insidieuse un sentiment d’insécurité collective, non prévisible, non spécifique. Elle nous conduit à la perte de confiance des autres, du monde, de la société et in fine de soi-même qui n’est plus en capacité de se mettre soi-même en sécurité

L’anxiété mène à des logiques de dépression où l’ennemi est là, on ne le connait pas vraiment, mais on est sûr qu’il va frapper sans savoir où ni comment.

L’anxiété est alors notre incapacité à trier positif, il n’y a plus de distance entre ce qui arrive aux autres et ce qui pourrait m’arriver. Alors je fantasme la maladie, le chômage, les difficultés relationnelles, les freins à l’action, les échecs probables qui m’empêchent de commencer, et renforce la certitude que la catastrophe est pour demain.

La peur est connectée au moment présent quand tout mon corps et mon esprit traversent ou ont traversé un danger

L’anxiété est connectée à un futur hypothétique que j’envisage que comme négatif

L’anxiété est une partie de moi, sans cesse aux aguets , tout le temps attentive à tout ce qui pourrait advenir et qui a comme mission de  se tenir prêt au cas où .

Et cette partie de moi peut quelques fois prendre tellement de place que je n’arrive plus à dormir, à vivre et à profiter des bons moments.La ressource que l’on a de se tenir prêt est une ressource très importante. Et elle est en nous dans le cœur de notre cerveau limbique

Mais quand cette ressource devient tellement envahissante qu’elle n’est plus une ressource mais une souffrance , alors ,  il faut consulter.

Sous hypnose on peut entrer en dialogue avec cette partie de nous qui se tient prête à affronter les choses difficiles de la vie . Ce dialogue permet de remettre cette partie de nous à la bonne place à la bonne taille. Et alors cela conduit à plus de sérénité et de capacité à profiter des joies du présent.

 

Les terroristes comme tous les extrémismes font leurs lits en diffusant cette anxiété. Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il en est exempt. Et c’est aujourd’hui un effort de ne pas y céder.

Pour cela, en ce qui me concerne, et pour ne pas céder à l’injonction de l’anxiété, ma stratégie à moi et de repérer les bénéfices pervers  de tous les diseurs de malheurs, de tous les haineux et les agitateurs de peurs et  j’essaye à ma petite mesure d’être actrice de l’écoute, de la fraternité et de la bienveillance qui est le seul vrai rempart contre les extrêmes.

et vous comment faites vous aujourd’hui pour ne pas céder à l’anxiété ?

Le 23 mai 2017