Le cadre de travail est la garantie de la liberté et de l’autonomie des collaborateurs

  Le cadre de travail est ce qui définit les contours d’une mission professionnelle .le premier cadre est le contrat de travail .il répond à tout plein de questions qu’un collaborateur est en droit de se poser : qui est mon employeur, quel est l’intitulé de mon poste, la nature des liens qui me lient avec la société (nature du contrat, lieu et conditions de travail, mission, horaires pour certains, salaires, avantages, liens hiérarchiques)

Ensuite tout au long de ma mission, le cadre de travail est issu du dialogue qui s’instaure au sujet du périmètre de responsabilité de chaque collaborateur.

Qu’est ce qui dépend de moi ?  Qu’est ce qui n’en dépend pas ? Quels sont les objectifs qui me sont fixés ?(en mode management hiérarchique ou management de projets)

 

Le cadre de travail est un garde-fou et c’est aussi paradoxalement un lieu d’autonomie et de liberté.

Sans cadre de travail précis de nombreuses stratégies violentes et mortifères s’installent au sein de l’entreprise.

les jeux de pouvoir : Quand les limites de périmètres sont floues, c’est la porte ouverte à des jeux de pouvoir : ceux qui empiètent sur le territoire de leurs voisins sont ceux qui sont ambitieux, ceux qui se laissent empiéter sont ceux qui n’aiment pas les conflits et qui ne savent pas dire non.

L’épuisement professionnel : Sans objectifs  SMARTE (simples mesurés adaptés réalisables temporisés, écologiques*) la seule manière pour un collaborateur de montrer ses compétences et de sortir du lot est d’en faire toujours plus. Et la demande quantitative prime alors sur une démarche qualitative … Tout le monde fait tout, le fil à couper le beurre est réinventé chaque matin ou des usines à produire des processus se mettent en place.

L’affectif tient lieu de management : les relations de travail ne sont plus basées sur le « faire ensemble » mais sur « l’être ensemble » des jeux claniques peuvent alors se mettre en place : Avec qui se mettre bien ?, qui éviter ? , qui courtiser ? , qui critiquer ? ….

 

Le cadre posé paradoxalement n’évitera pas tout cela totalement mais évitera toutes les dérives mortifères pour les personnes, pour la qualité du travail et in fine pour la société.

Le cadre, en effet permet la libération.

La libération des jeux de pouvoirs, de l’épuisement professionnel, des jeux affectifs .le cadre permet une sécurité ontologique : une sécurité d’être dans sa posture professionnelle.

Quand je reçois une personne en coaching et que j’essaye de lui permettre d’y voir clair, je pose des questions simples et candides

Ces questions touchent au cadre de travail:

Quelle est votre place dans l’organigramme ?

Qui vous fixe des objectifs ?  

Qu’avez-vous comme objectifs ?

 Qui évalue la qualité de votre travail ?

 Comment se déroule ces évaluations ? 

De quoi êtes-vous responsable ?  

Où s’arrête votre responsabilité ?

Quel est votre degré d’autonomie ?

Quelles expertises sont reconnues chez vous ?  

Quelle démarche d’évolution professionnelle vous est proposée ?

Comment proposez-vous des améliorations concrètes ?

 

Dans 60 % des cas en coaching, les personnes ne savent pas très bien répondre à ces questions. Ils partent dans des réponses fumeuses, à 25 tiroirs. En général, en même temps j’ai tous les signaux du mal être au travail qui s’allument et je vois apparaitre alors les stratégies classiques pour faire face : la lutte, la fuite, la victimisation, le désenchantement, la manipulation …

Je mesure cela aussi par des indicateurs tellement parlant : le taux d’absentéisme ou de présentéisme anormal, le turn- over, le nombre de licenciement ou de démission, le nombre d’arrêt maladie pour burn- out ou dépression.

En face de cela je me dis souvent que cela serait si simple. Qu’il faudrait juste remettre le cadre. Que la liberté et l’autonomie serait alors de fait.

Cela m’attriste encore plus,  car je ne vois que très rarement une volonté perverse ou machiavélique.  je suis, juste témoin, spectatrice à regarder  des collaborateurs  et en particulier des dirigeants, la tête dans le guidon, qui n’interrogent plus le cadre. Ils  n’ont plus le temps de méta communiquer, de poser et de faire respecter les modus vivendi interne et externe basés sur un  management égalitaire de  bienveillance et de fermeté.

 

Et vous, qui me lisez, aujourd’hui, que diriez-vous du cadre de votre travail ? Vérifiez-vous que le cadre est source de liberté et d’autonomie ? Osez-vous interroger votre hiérarchie sur ces questions-là ?

 

Je serais heureuse de lire vos commentaires sur ces quelques lignes.

*Écologique : bon pour la société, bon pour la mission, bon pour le client, bon pour le collaborateur ….

Isabelle Flye Sainte Marie

le 19 juin 2017

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