la frustration

« Je viens vous voir parce que je ne supporte pas la moindre contrariété, ni la moindre frustration.
Cela génère en moi une colère monstrueuse que j’ai un mal fou à gérer, ce qui rend dingue mon entourage aussi bien au travail que dans ma vie personnelle.
Le problème, c’est que je crois  que mes proches en ont marre de mes coups de gueule et de mes exigences permanentes et que moi je suis fatigué de tant de colères en moi. »

 

La frustration n’est ni bonne ni mauvaise en soi. C’est le sentiment que nous éprouvons tous quand l’un de nos désirs n’est pas satisfait. C’est donc bien un besoin non satisfait qui nous indique vers quoi l’on désire aller.

Le petit enfant qui est dans la toute-puissance ne sait pas encore qu’il ne peut pas avoir tout ce qu’il souhaite et au fur et à mesure des inter-dits de la vie, il apprend qu’il n’est pas le centre du monde et qu’il doit composer et s’adapter .Il apprend à gérer ses manifestations de  frustration.

Quand la frustration devient problématique, c’est qu’il y a une partie de l’individu qui croit qu’il est aimé et aimable quand il a ce qu’il veut : « je suis ce que j’obtiens ». « Je suis ce que je pense », » je suis ce que je veux », « je suis ce que j’ai ». Ce sont souvent des manifestations de personnalité qui ont un fort niveau d’exigence et un ego souvent en apparence  sur dimensionné. Doté d’une volonté de façonner le monde à leur guise comme ils pensent que c’est bon pour eux et pour les autres.

Cela se manifeste souvent par des tout petits riens dans les consultations avec les personnes que je reçois : les exigences qu’ils peuvent avoir lors des prises de rendez-vous.la remise en cause du cadre de l’accompagnement. Les énervements quand on leur propose un point de vue différent, les stratégies de « oui, mais », les jugements sur la non-efficacité ou sur l’efficacité d’une méthode d’accompagnement comme si une thérapie était un bien de consommation.

Nous les coaches ou les thérapeutes, nous devenons alors surface de transfert : la frustration pointe le bout de son nez au cœur même de l’accompagnement. Car ce qui se joue à l’extérieur se revit dans le duo thérapeutique.

Quand on ne sait pas gérer la frustration, elle peut alors se  corréler à des comportements addictifs qui sont des réponses plaisirs, des stimulus pour éviter la frustration (addiction à la nourriture, au shopping, aux jeux, au sexe et à tous les autres types d’addiction)

Le chemin à faire pour sortir des conséquences négatives de ce sentiment de frustration quand il a des conséquences négatives dans les relations humaines et d’apprendre à s’aimer soi-même, inconditionnellement.  Cela passe souvent par un autre rapport au temps. Par l’obligation de stopper les jugements en mode binaire, à gouter à la solitude, à sortir d’un mode relationnel impulsif, à descendre son niveau d’exigence pour soi-même et pour les autres, à gouter l’instant présent.

Un vrai grand chemin de croissance en somme pour aller vers la simplicité, l’authenticité, la sérénité et la compassion.

Octobre 2017

 

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